Photo: Jordi Segers

Le 9 avril dernier, un caribou migrateur a été observé en train d’attaquer de la machinerie à Coral Harbour, au Nunavut. En raison de son comportement agressif, l’animal a été euthanasié. Le gouvernement du Nunavut a par la suite soumis la tête de l’animal au Réseau canadien pour la santé de la faune pour expertise. Un test de dépistage préliminaire (dRIT) a permis de mettre en évidence la présence du virus de la rage dans le cerveau de ce caribou. Ce diagnostic présumé a été confirmé par l’Agence canadienne d’inspection des aliments à l’aide d’un test d’immunofluorescence (FAT). Le virus impliqué dans ce cas appartenait au variant de la rage du renard arctique.

La rage est une maladie neurologique mortelle causée par le virus de la rage qui se transmet via la salive d’un animal infecté, le plus souvent suite à une morsure ou griffure1. Tous les mammifères, y compris les humains, peuvent être affectés par ce virus. À noter que cette maladie virale est presque toujours mortelle une fois les signes cliniques apparents. La rage peut se présenter sous deux formes : la forme furieuse et la forme paralytique (ou muette)1. Dans la forme furieuse, l’animal peut montrer une excitation extrême ou une agressivité marquée, tandis que dans la forme paralytique, il adopte un comportement apathique, n’a pas peur des humains, et peut présenter une paralysie partielle1. Cette paralysie peut entraîner de la salivation excessive, des expressions faciales anormales, des sons inhabituels et d’autres problèmes moteurs1. Un animal peut également présenter des signes des deux formes en même temps1.

Bien que cette condition virale soit rare chez les caribous, des cas de rages ont déjà été documentés chez cette espèce nordique2. Les caribous ne sont pas considérés comme des hôtes réservoirs principaux pour le virus de la rage — autrement dit, ils ne jouent pas un rôle central dans la persistance et la propagation de ce virus. Cependant, tout animal infecté peut potentiellement transmettre le virus à un autre hôte. Cinq cas de rage ont été confirmés au Nunavut jusqu’à présent en 20255, et ce caribou a probablement été infecté à la suite d’une morsure de renard arctique enragé.

Dans l’Arctique canadien, le réservoir principal du virus de la rage est le renard arctique, suivi de loin par le renard roux. Dans les régions plus au sud de l’Ontario, les espèces réservoirs principales sont les chauves-souris, le raton laveur, la moufette et le renard roux3, 4. Il est cependant important de se rappeler que tout mammifère peut être infecté par le virus de la rage.

Si vous observez un animal sauvage présentant des signes de rage, n’approchez pas. Contactez les services animaliers de votre région. Si vous pensez avoir été en contact avec un animal potentiellement enragé, veuillez consulter votre professionnel de santé ou votre unité locale de santé publique dès que possible pour discuter des prochaines étapes. Si votre animal domestique a été en contact avec un animal potentiellement porteur du virus, contactez votre vétérinaire.

Références:

  1. Gouvernement de l’Ontario. (15 avril 2025). La rage chez les animaux sauvages. https://www.ontario.ca/fr/page/la-rage-chez-les-animaux-sauvages
  2. Government of Nunavut. (2022, January 04). Rabies: What you should know. https://www.gov.nu.ca/sites/default/files/publications/2022-01/RabiesBrochure_ENG_5.pdf
  3. Burns, J. E., Mhapankar, G., Kilabuk, E., & Penner, J. (2025). Zoonotic infections of the Canadian Arctic. Canadian Medical Association Journal, 197(2), E34–E43. https://doi.org/10.1503/cmaj.240541
  4. Gouvernement de l’Ontario. (31 mars 2025). Rage. https://www.ontario.ca/fr/page/la-rage
  5. Gouvernement du Canada, Agence canadienne d’inspection des aliments. Cas de rage au Canada 2025. https://inspection.canada.ca/fr/sante-animaux/animaux-terrestres/maladies/declaration-obligatoire/rage/au-canada/cas-rage-2025

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