Participation d’étudiantes du RCSF-Québec au projet Ecosystem Approach Tremblay : à la rencontre des narvals

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Photo 1 : Un narval mâle adulte nageant devant le campement (crédit photo : Clint Wright).

Les saisons estivales 2017 et 2018 auront été riches en expériences pour Rozenn Le Net, Marion Jalenques et Karine Béland, trois étudiantes de l’Université de Montréal associées au RCSF-Québec. Ces étudiantes de formation vétérinaire ont eu l’opportunité au cours des étés 2017 et 2018 de participer à une mission scientifique qui s’est déroulée à Tremblay Sound sur la Terre de Baffin (Nunavut), dans l’Arctique canadien. Ce projet, Ecosystem Approach Tremblay (EAT), qui était chapeauté par Pêches et Océans Canada, reposait sur la collaboration de plusieurs organisations telles que Parcs Canada, le Fond mondial pour la nature Canada (WWF), le Mittimatalik Hunters and Trappers Organization, Ocean Wise, le Gouvernement du Nunavut, Golder Associates Ltd., le National Institute of Polar Research (Japon), ainsi que sur la participation de plusieurs chercheurs et étudiants universitaires.

Ce projet scientifique a comme objectif d’amasser des données sur la santé de l’écosystème de cette région. Différents projets ont été réalisés, incluant l’évaluation de données océanographiques, la caractérisation du zooplancton, le suivi de quatre espèces de poissons (omble chevalier, chaboisseau, morue polaire et requin du Groenland) à l’aide d’émetteurs acoustiques, l’inventaire d’oiseaux marins, le suivi des habitudes alimentaires des goélands bourgmestres au nid à l’aide de caméra et le suivi de mammifères marins, tels le narval, le phoque annelé et l’épaulard, à l’aide d’émetteurs et d’hydrophones spécialisés dans certains cas (narvals seulement). Ce projet a entre autres permis, au cours des deux dernières saisons estivales, d’équiper 24 narvals avec un émetteur satellitaire, ce qui génèrera un très grand nombre de données sur leurs déplacements et leurs fonctions biologiques tels les patrons de plongées.

Photo 2 : Le campement vu du ciel (crédit photo : Billy Junior Tagak).

L’omble chevalier, le narval et le phoque annelé, espèces clés dans l’écosystème Arctique, sont essentiels à la subsistance des communautés inuites. Les données recueillies au cours de ce programme aideront à la conservation de ces espèces et à l’élaboration de plans de gestion durable. De plus, ce projet a permis de recueillir différentes données biologiques sur les animaux, et par le fait même, sur la santé de l’écosystème. Ces données seront analysées en parallèle avec les paramètres océanographiques, tels la température et la salinité de l’eau, la disponibilité des proies, la présence de prédateurs et l’effet du trafic maritime. Toutes les données acquises dans le cadre de ce projet fourniront des informations précieuses sur les

Photo 3 : Une partie de l’équipe du projet EAT, édition 2018 (crédit photo : Kathy Heise).

populations animales de l’Arctique et sur la santé de cet écosystème déjà fragilisée par les changements climatiques.

En tant que vétérinaires, le rôle principal de Rozenn, Marion et Karine était de s’assurer que les animaux manipulés dans la cadre de ce programme réagissaient bien aux procédures effectuées. Ainsi, lors des manipulations et selon l’espèce, différents paramètres physiologiques, tels que le comportement, la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire, le CO2 expiré, de même que les gaz sanguins furent monitorés. De plus, un examen de santé fut réalisé sur chaque animal et différents prélèvements ont été faits lors des manipulations (par exemple, prélèvements sanguins, écouvillon de l’évent, biopsie de peau en présence de lésions cutanées). Ces vétérinaires ont aussi contribué à la formation des membres de l’équipe dans le domaine de la contention, l’anesthésie, les prélèvements sanguins et autres procédures réalisées dans le cadre des différents projets. Au fils des semaines, les membres de la communauté inuite de Mittimatalik (Pond Inlet), les chercheurs, les vétérinaires et les étudiants furent très impliqués dans les discussions sur les façons d’améliorer le travail; l’objectif étant de réduire l’impact des procédures sur les animaux. Il n’y a aucun doute que les apprentissages acquis lors de ce projet auront été riches pour tous.

Ce projet sur la santé de la faune est un bon exemple d’une collaboration multi-agences impliquant biologistes, vétérinaires et étudiants, mais aussi membres des communautés locales. Le RCSF-Québec est heureux d’avoir eu l’occasion de contribuer à l’acquisition de connaissances sur la santé de la faune en partageant son expertise avec les agences partenaires et institutions académiques.

Nakurmiik Qilanaaqturvik!

Par Karine Béland et Stéphane Lair – CWHC Québec

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