Le Golfe du Saint-Laurent est un endroit achalandé. Est traversé par de multiples routes de trafic maritime et devient de plus en plus un site essentiel à l’alimentation de la baleine noire de l’Atlantique Nord (BNAN), espèce gravement menacée d’extinction. Historiquement, les BNAN passaient leurs étés dans et autour de la baie de Fundy. Cependant, depuis 2014, ces baleines sont de plus en plus présentes dans le Golfe. L’été 2017 a été associé à de lourdes pertes pour la population de la BNAN (estimée à environ 440 personnes à l’époque) avec 12 morts dans le Golfe dus à une combinaison d’empêtrements dans des engins de pêche et de collisions avec des navires.

C’est avec un certain regret que nous devons signaler la mort de six autres BNAN dans le Golfe au cours du mois de juin 2019. Les corps de BNAN ont été documentés flottants à divers endroits dans le sud du Golfe, allant de l’embouchure de l’estuaire du fleuve Saint-Laurent jusqu’à l’est des Îles-de-la-Madeleine. Quatre de ces carcasses ont été remorquées afin de pouvoir effectuer une nécropsie. Ces examens post-mortem ont été réalisées par des équipes du RCSF de l’Atlantique et du Québec, avec la coordination et le soutien importants de partenaires tels Marine Animal Response Society (MARS), Pêches et Océans Canada, Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins et Parcs Canada. Les conclusions préliminaires concernant trois des quatre baleines examinées ont révélé des évidences de traumatismes suggestifs d’une collision avec un navire. Il n’a pas été possible de réaliser d’examen sur deux des six carcasses en raison d’un état de décomposition avancée ou d’un accès difficile (Île d’Anticosti). On doit aussi signaler que trois BNAN ont récemment été vus entremêlées dans des cordages d’engin de pêche dans le Golfe. Deux de ces baleines ont été partiellement libérés jusqu’ici.
À la lumière des résultats préliminaires des nécropsies, le ministère des Pêches et des Océans a pris des mesures d’atténuation dans le Golfe,notamment en fermant certaines zones de pêches et en modifiant les zones de limitation de la vitesse des navires.