Le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène H5N1 est toujours bien présent : Mortalités massives d’oies des neiges lors de la migration automnale dans le sud du Québec

Oie des neiges juvénile infectée par le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène H5N1. L’oiseau est apathique, facile à approcher et a les yeux mi-clos. Une carcasse d’oie des neiges adulte est aussi présente.
À la fin du mois de novembre, plus d’une cinquantaine de carcasses d’oies des neiges ont été observées sur les rives de la rivière Richelieu, à Saint-Jean-sur-le-Richelieu, Québec. Plusieurs oiseaux encore vivants présentant des signes neurologiques (yeux mi-clos, tremblements de la tête et mouvements anormaux et/ou répétitifs, jusqu’à décubitus complet) ont aussi été observés. Des épisodes semblables ont aussi été documentés dans plusieurs sites dans la région du sud du Québec utilisés comme haltes migratoires par les oies des neiges.
L’examen postmortem d’un sous-échantillonnage de ces oies par le RSCF-Québec (CQSAS) a permis de mettre en évidence une recrudescence d’infections par le virus de l’influenza aviaire H5N1. En effet, des lésions macroscopiques et histologiques hautement caractéristiques de cette infection virale ont été observées chez les oiseaux et les examens moléculaires préliminaires indiquent la présence de ce virus chez les oiseaux affectés (à confirmer par l’ACIA).
À la suite d’une accalmie estivale, il semblerait donc que le virus de l’influenza aviaire H5N1 soit toujours bien présent sur le territoire. L’absence de documentation de mortalité sur leurs aires de nidification arctiques suggère que ces oies se sont infectées lors de leur arrivée dans les haltes migratoires. On peut faire l’hypothèse que le virus a été maintenu dans l’environnement par des espèces résidentes connues pour être potentiellement des porteuses asymptomatiques, comme les canards colverts. Bien que ces épisodes automnaux ne soient pas inattendus, leur intensité relativement importante pourrait suggérer une augmentation de la pathogénicité des souches virales présentes dans le sud du Québec, du moins pour les oies des neiges. L’agrégation d’un grand nombre d’oies sur les plans d’eau sur ces sites favorise la transmission du virus d’un oiseau à l’autre.
En plus d’affecter les oiseaux sauvages, ce virus est très pathogène chez les volailles domestiques; un grand nombre d’épisodes de mortalités ont été documentés chez les oiseaux d’élevage depuis l’arrivée de cette souche en Amérique du Nord. En cas de mortalité inhabituelle dans un élevage d’oiseaux, il est essentiel de consulter un médecin vétérinaire.
Bien que hautement pathogène chez les oiseaux, cette souche de virus influenza semble se transmettre difficilement aux humains. Néanmoins, il reste recommandé de suivre certaines mesures de base afin de réduire les risques d’exposition à l’influenza aviaire et autres agents de zoonoses potentielles. Par exemple, on évitera de manipuler des oiseaux sauvages à mains nues, ou si on ne peut éviter le contact, on portera des gants et se lavera les mains avec du savon et de l’eau chaude (ou avec une solution hydroalcoolique).
Il est possible de signaler la présence d’un oiseau sauvage mort ou malade en communiquant avec le 1-877-346-6763, tout en évitant de le manipuler en attendant les directives.
Pour de plus amples renseignements sur la situation au Québec, visitez les pages Web suivantes :
https://www.quebec.ca/agriculture-environnement-et-ressources-naturelles/sante-animale/maladies-animales/grippe-aviaire
RCSF – Québec / CQSAS