Le RCSF – Québec collabore à un projet de recherche sur les bœufs musqués au Nunavik

 

Photo 1: Groupe de bœufs musqués sur la côte ouest de la Baie d’Ungava au Nunavik, Nord-du-Québec. L’animal au premier plan vient d’être anesthésié.

Les bœufs musqués sont des herbivores massifs qui habitent les plaines basses intérieures et côtières ou les vallées fluviales de l’Arctique. Comme en témoigne leur nom donné par les Inuits – umingmak (ce qui signifie « l’animal dont la fourrure est comme une barbe »), ces animaux sont couverts d’une épaisse toison caractéristique qui les protège du froid. La majorité des quelques 85 000 bœufs musqués du Canada se retrouvent dans les îles arctiques, en particulier les îles Banks et Victoria. Plusieurs populations de bœufs musqués connaissent un déclin. Certaines populations ont été introduites et vivent en liberté, dont celles du Nunavik, Nord-du-Québec. Les animaux introduits au Québec semblent s’être bien adaptés et formeraient désormais deux unités en expansion, l’une près de la Baie d’Hudson dans l’ouest (près d’Umiujaq et Inukjuak) et l’autre entre Kuujjuaq et Quaqtaq à l’ouest de la Baie d’Ungava. L’effet de l’expansion de ces populations introduites sur l’écosystème et leur état de santé sont méconnus. Une équipe de l’Université Laval (sous la direction de Steeve Côté), en collaboration avec le Ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs a entrepris un projet visant à mieux connaitre ces deux grands groupes de bœufs musqués. Benjamin Lamglait et Stéphane Lair du RCSF – Québec ont été invités à participer au projet comme vétérinaires afin d’aider aux anesthésies et de réaliser un examen de santé sur les animaux. Des colliers émetteurs ont été placés sur des bœufs musqués au Nunavik au cours de deux missions réalisées en avril et décembre 2017. De plus, certains prélèvements (sang, fèces) ont été réalisés et plusieurs données morphométriques ont été prises. Le repérage et l’approche de ces animaux se faisaient par hélicoptère et l’anesthésie au moyen d’un fusil hypodermique. Les produits utilisés étaient des anesthésiques très concentrés permettant l’utilisation de petites fléchettes pouvant être envoyés à longue distance. Le suivi des animaux avec des colliers émetteurs permettra d’en savoir plus sur l’écologie et le comportement de ces grands mammifères dans le nord du Québec. L’état sanitaire de ces populations sera transmis ultérieurement une fois l’ensemble des tests réalisés. Jusqu’à présent, les bœufs musqués examinés semblaient en bonne condition physique. Les femelles adultes étaient souvent gestantes et de nombreux veaux et juvéniles des années précédentes étaient visibles dans les groupes survolés.

Photo 2: Charles Jutras, technicien de la faune au Ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs, en charge de la logistique de ce projet, se prépare à installer un collier émetteur sur un bœuf musqué anesthésié.

Photo 3: Bœuf musqué quittant le site quelques minutes après son réveil.

Benjamin Lamglait et Stéphane Lair, RCSF – Québec

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