CWHC-Québec Performs Necropsy and Collects Skeleton from Stranded Humpback
CWHC-Québec performs a necropsy on a humpback whale found stranded in Godbout, Québec
A drifting carcass of a humpback whale (Megaptera novaeangliae) was reported to the Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins on May the 4th 2017. The carcass stranded the next day in Godbout, Côte-Nord. A team from the CWHC-Quebec joined the Group for Research and Education on Marine Mammals (GREMM) to do a necropsy and to collect the skeleton so it could be displayed in the Marine Mammal Interpretation Centre (CIMM) in Tadoussac.
Figure 1. Juvenile humpback whale found stranded in Godbout, Côte-Nord. The long white highly characteristic pectoral fins make the identification of this species easy (photo GREMM).
This whale was a female, had a length of 9 meters and weighted 7.4 tons. Based on its size it was believed to be between 10 and 14 months old which indicates that it was born during the summer of 2016. Interestingly, numerous barnacles were attached to the skin of the whale. Humpback whales acquire these commensal crustaceans during their journeys in warm tropical water in the Caribbean. These barnacles drop when the whales moved to cold water. Consequently, the presence of these crustaceans is an indication that the arrival of this animal in the cold water of the St. Lawrence Estuary was recent. Young humpback whales are weaned from the rich milk of their mother between 6 and 10 months. The weaning of this young female was therefore relatively recent.
Figure 2. Numerous barnacles attached to the skin of the ventral grooves of this humpback whale. This indicates that this whale arrival in the St. Lawrence was recent.
No significant disease process was detected during the gross examination of this whale. Nevertheless, anthropogenic causes, such as trauma from boat strikes or entanglements in fishing gears, could be rule out. Boat trauma and entanglements represent over half of the causes of mortality in juvenile humpback whales found stranded on North-American shores. Even if available data on optimal blubber layer thickness in young humpback whales at the end of their spring migration are scares, the thickness of the blubber in this animal (7 cm) appears to be low for an animal of this size. In addition, only the terminal portion of the digestive tract contains digested material; the remaining of the guts being empty. This indicates that this whales had not fed for a while. These observations suggest that this whale had a negative energetic balance which might have contributed to its stranding. Analyses that will be realized on tissues collected during the necropsy should enable us to better understand the cause of death of this humpback whale.
An Unusual Mortality Event (UME) of humpback whales is currently occurring along the Atlantic American coast; 42 carcasses of that species being found over the last 16 months (see: http://www.nmfs.noaa.gov/pr/health/mmume/2017humpbackatlanticume.html). Signs of boat strikes have been observed in approximately half of the examined whales. The causes of death in the other whales remain undetermined. The dead of this young female in the St. Lawrence Estuary might be related to this UME on the American East Coast.
The humpback whale is a specie of baleen cetaceans found in all oceans of the world. Adult individual of this species can reach 13 to 14 metres long and weight 25 tons in average. Very large pectoral fins, rich vocalisation repertoire and acrobatic out of the water breaching behaviors are some of the characteristics of this species.
This species has a well determined migration pattern associated with feeding and breeding. The humpback whales spend the summer in temperate to cold water in search of food and the winter in warm tropical water for breeding and calving. Weaning period and arrival on summer feeding grounds represent without any doubt the most challenging period for a young humpback whale. Juvenile whales will have to accumulate sufficient energy reserves during lactation to be able to survive to the long journey to the feeding grounds.
There are 4 or 5 summer gathering sites identified in the Northwestern Atlantic Ocean, including the Estuary / Gulf of the St. Lawrence. During the summer, humpback whales can be regularly observed in the coastal water of the province of Quebec. Sittings of this species in the St. Lawrence have increased since the 90s. Different hypotheses could explain this increase in frequentation, including the increase of the North Atlantic population size, which could result in an increase in their geographical range, the exploration of new feeding grounds by the species and the warming of the St. Lawrence water. The North Atlantic population is believed to be composed of approximately 10,000 individuals.
Post-mortem examination of this whale and harvesting of its skeleton was made possible with the collaboration of the following organisations: GREMM, CWHC-Quebec, Fondation de la faune du Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Parc marin Saguenay – Saint-Laurent, Régie de gestion des matières résiduelles de Manicouagan and City of Godbout.
Figure 3. Benjamin, Rozenn and Stéphane (in green suits) working on the carcass of this humpback whale after the skin and blubber was removed.
References:
Article and photos contributed by Dr. Stéphane Lair, Regional Director CWHC Québec Regional Office
L’équipe du RCSF-Québec réalise une nécropsie sur un rorqual à bosse échoué à Godbout
La carcasse à la dérive d’un rorqual à bosse (Megaptera novaeangliae) a été rapportée au Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins le 4 mai dernier. La carcasse s’est échouée le lendemain à Godbout sur la Côte-Nord. Une équipe du Réseau canadien pour la santé de la faune – Québec (RCSF) s’est jointe au Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) afin de procéder à une nécropsie. L’équipe du GREMM a aussi procédé à la collecte du squelette afin de pouvoir le présenter au Centre d’interprétation des mammifères marins de Tadoussac.
Figure 1. Rorqual à bosse juvénile trouvé échoué à Godbout sur la Côte-Nord. Une des grandes nageoires pectorales blanches, caractéristiques de l’espèce, est bien visible (photo GREMM).
Ce rorqual était une femelle mesurant 9 mètres de long et pesant 7,4 tonnes. D’après sa taille il s’agirait d’un individu âgé de 10 à 14 mois; donc né dans les Caraïbes au cours de l’été 2016. D’autre part, de nombreuses balanes étaient présentes sur la peau de cette baleine. Ces crustacés commensaux se fixent sur les rorquals à bosse lors de leur séjour dans les eaux chaudes. Comme ces balanes se détachent lorsqu’elles sont exposées à l’eau froide, la présence de ces organismes est donc une indication que l’arrivée de cet individu dans l’Estuaire du Saint-Laurent était récente. Les jeunes rorquals à bosse sont sevrés du très riche lait de leur mère entre 6 et 10 mois; cette jeune femelle devait donc être récemment sevrée.
Figure 2. Nombreuses balanes retrouvées sur la peau de ce rorqual (ici au niveau des sillons ventraux). Signe d’une arrivée récente dans les eaux froides du Saint-Laurent.
L’examen de la carcasse n’a pas permis de déceler de lésion significative. Il a toutefois permis d’exclure des lésions traumatiques qui auraient pu être causées par une collision avec un bateau ou par un empêtrement dans un engin de pêche. Ces causes anthropogéniques sont responsables de plus de la moitié des causes de mortalités chez les jeunes rorquals à bosse échoués sur les côtes nord-américaines. Bien que peu de données soient disponibles sur l’épaisseur optimale du pannicule (couche de graisse isolante sous la peau) chez les jeunes rorquals à bosse en fin de migration printanière, l’épaisseur du pannicule adipeux (7 cm) de cette jeune femelle paraissait sous-optimale pour la taille de l’animal. De plus, seule la partie terminale du tube digestif contenait du contenu digéré; ainsi, tout le reste du tube digestif était vide, indiquant que cette baleine ne s’était pas nourrie récemment. Ces observations indiquent que cette baleine présentait vraisemblablement un déficit calorique important, ce qui aurait pu contribuer à son échouage. Les analyses de laboratoire qui seront réalisées sur les tissus prélevés lors de la nécropsie permettront de mieux comprendre la cause de la mort de ce rorqual à bosse.
Un “événement de mortalités inhabituelles” de rorquals à bosse est présentement observé le long de la côte américaine; 42 carcasses de rorquals à bosse ayant été retrouvées au cours des 16 derniers mois (voir : http://www.nmfs.noaa.gov/pr/health/mmume/2017humpbackatlanticume.html). Des signes de traumatismes (collision avec bateaux) ont été observés sur environ la moitié des rorquals examinés. La cause des autres mortalités reste indéterminée. La mort de cette jeune femelle rorqual à bosse dans l’Estuaire pourrait être reliée à cet événement de mortalité inhabituelle le long de la côte américaine.
Le rorqual ou rorqual à bosse est une espèce de cétacé à fanons retrouvée dans tous les océans du monde. À l’âge adulte cette espèce peut atteindre 13 à 14 mètres de long et peser en moyenne 25 tonnes. Ses nageoires pectorales de grande taille, son chant très élaboré et ses sauts spectaculaires hors de l’eau sont certaines de ses caractéristiques. Cette espèce suit un plan de migration spécifique associant alimentation et reproduction; ainsi, les rorquals à bosse passent l’été dans les eaux tempérées et polaires à la recherche de nourriture et l’hiver dans les eaux tropicales pour s’accoupler et mettre bas. La période entre le sevrage et l’arrivée sur les sites d’alimentation estivaux représente sans aucun doute la période la plus à risque pour un jeune rorqual à bosse; celui-ci devant avoir accumulé suffisamment de réserves énergétiques au cours de la lactation pour lui permettant de compléter le voyage vers les zones d’alimentation au nord. Il existerait 4 à 5 sites de regroupement dans la partie nord-ouest de l’Océan Atlantique, dont l’Estuaire / Golfe du Saint-Laurent. Ainsi, en été, les rorquals à bosse sont régulièrement identifiés dans les eaux côtières du Québec. Une augmentation de la fréquentation des rorquals à bosse dans le Saint-Laurent est observée depuis la fin des années 1990. De plus, les séjours des rorquals à bosse dans l’Estuaire ont tendance à être plus nombreux et plus longs depuis 1999. Plusieurs hypothèses pourraient expliquer l’augmentation de ces observations : un rétablissement de la population (la taille de la population augmente, et les aires de distribution s’élargissent), l’exploration de nouvelles aires d’alimentation, ou un réchauffement des eaux du Saint-Laurent. La population de l’Atlantique-Nord serait composée d’environ 10 000 individus.
L’examen post-mortem de ce rorqual et la récolte de son squelette ont été rendus possible grâce à la collaboration du GREMM, du RCSF, de la Fondation de la faune du Québec, du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, du Parc marin Saguenay – Saint-Laurent, de la Régie de gestion des matières résiduelles de Manicouagan et de la municipalité de Godbout.
Figure 3. Benjamin, Rozenn et Stéphane (habits verts) travaillant sur la carcasse du rorqual à bosse une fois la peau et le pannicule retirés.
Références:
Article and photos contributed by Dr. Stéphane Lair, Regional Director CWHC Québec Regional Office