Gale notoedrique chez un écureuil gris

Un cas de gale notoedrique a été diagnostiqué chez un écureuil gris à Montréal au mois de juin. Cet animal était débilité, maigre et présentait une perte importante de poils. La gale notoedrique est une maladie parasitaire liée à la présence et à la multiplication dans l’épaisseur de la peau d’un acarien microscopique appelé Notoedres centrifera. Ce parasite creuse des « tunnels » microscopiques dans l’épaisseur de la peau, ce qui crée des irritations. Le grattage induit alors des plaies, des chutes de poils, et un affaiblissement progressif de l’animal, comme cela a été noté sur le spécimen soumis. À noter que ce parasite est assez spécifique d’espèce et n’est pas connu pour infecter ni les animaux domestiques, ni l’Homme.

Écureuil gris affecté par la gale notoedrique. On note une perte de poils importante, une apparence croûtée de la peau et une maigreur. L’animal avait un comportement anomal (facile à approcher) et a dû être euthanasié pour des raisons humanitaires.

Bien que ce parasite semble assez fréquent chez les écureuils dans certaines régions des États-Unis et qu’il puisse, dans certaines situations, causer des mortalités importantes, il n’a été que rarement documenté au Canada. Sur plus de 450 écureuils gris soumis pour analyse au RCSF au cours des années, seulement une demi-douzaine de cas d’infestation par les mites ont été rapportées, essentiellement en Ontario et au Québec. On peut se questionner sur l’effet possible qu’aura les changements climatiques globaux sur la distribution géographique de ce parasite. Comme la transmission de ce parasite est sans aucun doute favorisée par une augmentation de la densité des écureuils, la croissance de certaines populations urbaines d’écureuils pourrait aussi jouer un rôle dans l’occurrence de cette condition parasitaire au Canada.

Nous recevons régulièrement des photographies d’écureuils présentant des pertes de poils. Bien que la gale soit une des causes possibles de cette présentation clinique, d’autres conditions, tels les infections à champignons (dermatomycose), les problèmes de mues post-stress et les anomalies génétiques, peuvent aussi être associés à une perte ou une absence de poils chez cette espèce. Par conséquent, le diagnostic de gale doit s’appuyer sur un examen de l’animal. La documentation d’écureuils présentant une perte de poils peut par contre nous permettre de détecter des cas d’infections probables. Nous restons donc intéressés à recevoir ce type de signalement.

 

Dr. Stéphane Lair, CWHC-Québec

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